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🎙️ Pour le premier épisode de « L’Agro au Micro », le podcast de Bessé qui donne la parole aux dirigeants de l’agro-industrie et de l’agriculture sur les enjeux climatiques, nous avons le plaisir de recevoir Ludovic Spiers, Directeur général d’Agrial

Basée à Caen, Agrial est l’une des plus grandes coopératives agricoles européennes, avec 13 000 adhérents, 16 000 salariés, et 7,2 Mds de chiffre d’affaires.

Que retenir de l'interview de Ludovic Spiers sur la transformation climatique et ses conséquences pour l'agriculture ?

La transformation climatique s’impose comme un défi majeur pour les acteurs agricoles, avec des impacts significatifs sur les méthodes de production et les stratégies à long terme. Ludovic Spiers, acteur clé dans ce domaine, nous livre une analyse détaillée des enjeux auxquels font face les agriculteurs, et des mesures prises pour répondre aux défis du climat.

Les points clés à retenir :

  1. L’impact des aléas climatiques sur les agriculteurs
    Les conditions météorologiques extrêmes, telles que les sécheresses, inondations ou gelées tardives, sont devenues une préoccupation essentielle pour les agriculteurs. Ces événements provoquent des incertitudes, en particulier avec la fréquence accrue des mauvaises récoltes et des épizooties. Pour faire face à ces aléas, il devient impératif d'agir à l’échelle globale tout en adoptant des solutions locales adaptées pour limiter l'empreinte carbone.
  2. Défis du scope 3 : la réduction des émissions liées aux productions agricoles
    Si les coopératives peuvent maîtriser relativement facilement les émissions directes (scope 1) et celles liées à l’énergie (scope 2), le véritable défi réside dans le scope 3, qui concerne les émissions issues des pratiques agricoles. Ludovic Spiers souligne l’importance d’accumuler des données fiables pour orienter les choix agronomiques, notamment pour optimiser l’utilisation des couverts végétaux et des haies qui captent le carbone.
  3. Le rôle des intrants et des solutions plus durables
    Le recours à des intrants, notamment l’azote, est indispensable mais nécessite de se tourner vers des solutions plus vertueuses, malgré leur coût initial plus élevé. Agrial s’engage dans des projets d’engrais verts et attend également des avancées de la part des semenciers et des progrès en génétique animale.
  4. Des investissements stratégiques pour un avenir plus vert
    Agrial a révisé ses critères d’investissement pour intégrer les enjeux environnementaux dans ses décisions. À l’avenir, tout projet qui ne répond pas à l’impératif écologique (réduction des émissions de carbone, gestion de l’eau, préservation de la biodiversité) sera écarté. Un exemple concret est l’élimination du fioul lourd dans certaines usines.
  5. Le rôle insuffisant des parties prenantes
    Ludovic Spiers insiste sur le manque d’action coordonnée des gouvernements, des distributeurs et des consommateurs face à l’urgence climatique. Si les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l'impact environnemental, leur réticence à payer davantage pour des produits respectueux du climat freine les initiatives. Par ailleurs, un soutien étatique en matière de formation et de réglementation est nécessaire pour faciliter la transition.
  6. La technologie : un levier encore sous-exploité
    Les innovations technologiques existent, mais elles restent souvent limitées à des projets de petite échelle. Pour que ces solutions puissent être généralisées, il est crucial d’adapter les technologies aux grandes exploitations.
  7. L’évolution démographique et compétitivité de l’agriculture
    Le renouvellement générationnel des exploitations et la concentration des fermes sont vus comme des leviers pour accélérer l’adaptation. Les grandes exploitations bénéficieront de davantage de ressources pour investir dans des pratiques agricoles durables, tout en maintenant une pression sur la compétitivité du secteur.
  8. La nécessité de réindustrialiser la France pour restaurer sa compétitivité
    Ludovic Spiers rappelle l’importance de renforcer la compétitivité de la France dans le secteur agroalimentaire, en misant sur l’industrialisation et en tirant parti des ressources agricoles exceptionnelles dont dispose le pays. Un retour à une compétitivité accrue permettrait de réduire la dépendance aux importations et de mieux répondre à la demande intérieure.
  9. Un appel à une vision globale et concertée pour l’adaptation
    Ludovic Spiers se montre optimiste quant à la capacité d’Agrial à mener à bien la transition vers un modèle plus respectueux de l’environnement, grâce à un engagement collectif et à une meilleure collaboration entre toutes les parties prenantes. L’adaptation doit être une démarche intégrée, où les données, la formation et les financements joueront un rôle clé.

Conclusion
Le changement climatique impose de repenser profondément les modèles agricoles, en particulier à travers la décarbonation des exploitations et l’adaptation aux nouveaux défis environnementaux. Bien que des progrès aient été réalisés, beaucoup reste à faire, notamment en matière de données, de technologies adaptées et de soutien institutionnel. Agrial, en se fixant des objectifs clairs dans son plan « Horizon 2035 », incarne cette volonté d’action collective pour réussir cette transition, tout en demeurant réaliste face aux incertitudes.

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